Architecture

Comme l’atteste encore une date sur un des bandeaux de sa façade-pignon, le gros-œuvre de la chapelle Saint-Roch est terminé en 1558 grâce à la première loterie générale organisée à Liège. Dédié à la Vierge Marie et à saint Roch, l’édifice est béni en 1563. Construit en briques, calcaire et tuffeau, il ne compte qu’une seule nef de quatre travées. Accessible par un large perron (1663), sa façade-pignon au rez-de-chaussée en calcaire est percée d’un portail cintré à clé monumentale, surmonté d’un larmier sous une triple niche. L’étage est compartimenté par de nombreux cordons horizontaux et éclairé par deux baies en arc faiblement brisé. A droite, au milieu d’un rez-de-chaussée également en calcaire, on remarque une porte cintrée surmontée à l’étage d’une baie à meneau (ancienne entrée de l’hospice). 

Dès 1579, les cellites et de pieux bourgeois créent une archiconfrérie pour propager le culte de saint Roch. Approuvée par le prince-évêque Gérard de Groesbeeck et dirigée par le pater ou supérieur des cellites à Liège et deux maîtres élus annuellement, cette association religieuse se charge des frais d’embellissement et d’entretien apportés à la chapelle. Au milieu du XVIIe siècle (1663), la nef est élargie vers le sud et une galerie ouverte d’arcades sur la chapelle est aménagée sur l’espace ainsi libéré. La chapelle est modifiée afin d’agrandir la toiture et une voûte en berceau en lattis stuqué du maître maçon Paquay Barbière remplace celle d’origine. Durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, le chœur est déplacé à l’ouest et est doté d’un nouveau clocher. Le couloir actuel est aménagé.

L’intérieur séduit par ses proportions harmonieuses, son mobilier bien conservé et particulièrement homogène (XVIIIe siècle). Bénéficiant d’une remarquable acoustique, la chapelle est dotée en 1769 d’un orgue historique attribué au célèbre facteur Guillaume Robustelly. Cet orgue constitue un témoin d’une importance exceptionnelle de la facture liégeoise de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il est inscrit sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie depuis 2002 et aujourd’hui restauré. Au chœur de la nef, on découvre quatre dalles funéraires Renaissance de quatre paters de la communauté. Une série de sculptures, baroques pour la plupart, décorent l’édifice parmi lesquelles un saint Roch attribué à Robert Verbure et un saint Alexis dû à Guillaume Evrard et, dans le chœur, les tableaux sur toile retraçant la vie de saint Roch par Jean Latour et une peinture sur toile datée 1789 d’Henri Deprez au maître-autel.